top of page

Les primates indonésiens

Avec 5 familles, 11 genres, 64 espèces et 81 taxons de primates non-humains, l'Indonésie est le 3ème pays hébergeant la plus grande diversité de primates au monde (derrière le Brésil et Madagascar).​ Près de 67% de ces espèces sont endémiques de l'archipel indonésien et ne se rencontre donc nulle part ailleurs sur la planète !

ORANGS-OUTANS,
LES JARDINIERS DE SUMATRA ET BORNÉO

Autrefois largement répartis dans toute l'Asie du Sud-Est, s’implantant même jusqu'au sud de la Chine, la présence des orangs-outans se limite aujourd’hui aux îles de Sumatra (P. abelii et P. tapanuliensis) et Bornéo (P. pygmaeus).

 

Selon l’espèce, ils possèdent un dimorphisme sexuel plus ou moins prononcé. Si les mâles sont beaucoup plus gros que les femelles, les mâles dominants développent également en vieillissant d’imposants disques faciaux. Par ailleurs, les orangs-outans de Sumatra et de Tapanuli ont un pelage et un visage plus clairs et plus longs que leurs cousins de Bornéo.

 

Seuls grands singes à ne pas vivre en groupe, les orangs-outans sont des mammifères territoriaux. Ils se déplacent quotidiennement sur de vastes territoires à la recherche de nourriture et émettent de longs cris qui leur permettent de marquer leur présence, de communiquer avec leurs éventuel(le)s partenaires et t’intimider leurs rivaux.

​

Partageant jusqu'à 97% de notre ADN, ils comptent parmi les primates non humains les plus intelligents. Capables d’utiliser une variété d’outils pour se nourrir, se gratter ou s’abriter, les orangs-outans construisent également chaque nuit, et en quelques minutes, des nids à partir de branches et de feuillage.

​

Appelés "Homme de la forêt" en malais, ils sont les plus grands animaux arboricoles du monde. En tant qu'espèce parapluie, les orangs-outans jouent un rôle indispensable dans les écosystèmes forestiers. Ils dispersent les graines des fruits dont ils se nourrissent, contribuant au renouvellement de la forêt et au maintien des autres espèces qui y vivent !

​

En danger critique d'extinction, les populations d’orangs-outans ont considérablement diminué au cours des deux dernières décennies en raison principalement de la déforestation ! Les plus récentes estimations de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) font état d'environ 105.000 orangs-outans de Bornéo, 14.000 orangs-outans de Sumatra et 800 orangs-outans de Tapanuli !

​Les gibbons et siamang sont des primates de la famille des hylobatidés ! Comme tous les grands singes, ils n'ont pas de queue. Cette dernière s’est rétrécie et soudée, au cours de l'évolution, pour former le coccyx.

 

Exclusivement arboricoles, ce sont des animaux bipèdes qui passent le plus clair de leurs temps dans la canopée. Leurs longs bras leur permettent ainsi de s’équilibrer et se balancer efficacement d’arbres en arbres. Ce mode de locomotion, appelé brachiation, leur confère une grande agilité et rapidité dans leur déplacement. 

​

​Ces primates asiatiques sont aussi connus pour leurs puissantes vocalises qui peuvent être entendues sur plusieurs km. Chaque espèce émet un cri qui lui est propre afin de marquer son territoire et/ou de resserrer les liens sociaux avec son ou sa partenaire. Contrairement à la plupart des grands singes, les hylobatidés sont en effet monogames et vont généralement rester avec le même partenaire durant toute leur vie.

​

Sur les 20 espèces qui vivent dans les forêts tropicales asiatiques, 9 peuvent se rencontrer en Indonésie. À l'échelle mondiale, ils constituent l'une des familles de primates les plus menacés de disparition dans la nature principalement à cause de la déforestation et du braconnage à des fins commerciales ou récréatives.

​

Pourtant, les gibbons jouent un rôle essentiel dans la dispersion des graines au sein des écosystèmes forestiers. De façon plus large, ils permettent le maintien des services écosystémiques et garantissent des moyens de subsistance aux communautés locales. Une conservation efficace des gibbons apporte donc des avantages durables aux espèces, aux habitats et aux populations.

GIBBONS ET SIAMANG,

LES ACROBATES DE LA CANOPÉE

LANGURS ET NASIQUE,

LES SINGES FOLIVORES

Si l’on peut rencontrer des langurs dans d’autres pays asiatiques, le nasique est endémique de Bornéo. Appartenant à la famille des cercopithécidés et la sous-famille des Colobinés, 20 espèces de langurs, regroupées en 2 genres (Presbytis et Trachypithecus), et 1 espèce de nasique (Nasalis larvatus) peuplent les forêts indonésiennes.

​

Appelés aussi entelles ou semnopithèques, les langurs sont principalement végétariens. Bien qu’ils mangent également des fruits, des larves d'insectes ou des graines, ils ont développé un estomac spécialisé pour digérer efficacement la cellulose des feuilles. Sur le plan de la dentition, le genre Presbytis possède des incisives plus grandes et étroites que le genre Trachypithecus.

 

Primate diurne, arboricole et strictement végétarien, le nasique se caractérise surtout par un nez très allongé. Plus imposant chez le mâle que la femelle, le nez du nasique grandit tout long de sa vie. Cette différence de taille serait un atout de séduction et permettrait au mâle d’amplifier le volume de ses vocalises pour séduire plus facilement les femelles.

 

En matière de conservation, ces primates ne font malheureusement pas exception…. Menacés d’extinction à l’état sauvage à moyen terme par la déforestation et la chasse, certaines espèces sont même considérées parmi les plus menacées au monde comme le semnopithèque chrysomèle (P. chrysomelas) ou le langur de Miller (P. canicrus).

 

Classés sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), la protection des langurs et du nasique est aujourd’hui strictement encadrée par le gouvernement indonésien. De nombreux sanctuaires et aires protégées existent à travers l’archipel, avec l’idée d’offrir un environnement sûr et préservé aux populations restantes.

​Les macaques sont des "singes de l'Ancien Monde" faisant partie de la famille des Cercopithécidés.

 

De la montagne à la ville, ils possèdent l’aire de répartition la plus vaste de tous les primates non-humains. Originaires d’Afrique, ils ont ensuite colonisés l’Asie où ils se sont adaptés à quasiment tous les habitats. Sur les 24 espèces présentes actuellement sur le globe, 11 vivent en Indonésie.

​

​Singes robustes, la morphologie des macaques varie en fonction de l'espèce et du sexe. Le plus petit, le macaque à longue queue (M. fascicularis), mesure en moyenne 50 cm pour 5 kg. Le macaque de Tonkean (M. tonkeana), le plus grand des macaques indonésiens, mesure quant à lui en moyenne 65 cm pour 15 kg.

​

​Autant terrestres qu’arboricoles, ils vivent en groupes sociaux matrilinéaires pouvant compter jusqu’à plusieurs dizaines d’individus. Leur mode de vie grégaire complexe leur permet de faire face aux milieux auxquels ils sont confrontés afin d'être plus efficace dans la recherche alimentaire, de mieux se protéger des prédateurs ou de s'assurer la mainmise sur des ressources convoitées par d'autres groupes avec lesquelles ils entrent en compétition.

​

​Bien que la chasse, le commerce et la détention d’animaux sauvages soient interdits par la loi indonésienne, de nombreux macaques sont vendus sur les marchés locaux… Menacées également par la fragmentation des habitats, le tourisme de masse et les industries pharmaceutique et cosmétique, la plupart des espèces disposent d’un statut de protection renforcée tant sur le plan national qu’international.

MACAQUES,

LES ROIS DE L'ADAPTATION

TARSIERS,

LES PRIMATES AUX MULTIPLES RECORDS 

​Les tarsiers constituent les uniques représentants de la famille des tarsiidés et de l'infra-ordre des Tarsiformes.

 

Bien qu'ils aient été, à l'époque préhistorique, les animaux les plus répandus sur la planète, leur présence se limite aujourd'hui aux forêts de l’Asie du Sud-Est. L’Indonésie abrite 13 espèces dont le Tarsier de l’île Siau (T. tumpara) répertorié parmi les 25 primates les plus menacés au monde…

​

​En plus d’être l’un des plus petits primates au monde, les tarsiers sont également les seuls primates entièrement carnivores. Se nourrissant principalement d’insectes de façon opportunistes, ils peuvent aussi manger une variété d'animaux arboricoles comme des petits amphibiens ou des oisillons. De par ce régime alimentaire, ils maintiennent un équilibre au sein des écosystèmes forestiers et ont donc un rôle important dans la nature.​

​

Autre record à leur actif : ils possèdent les plus gros yeux (proportionnellement à leur taille) de tous les mammifères ! Adaptés à la vie nocturne et nyctalopes, les tarsiers ont aussi une très bonne audition et sont capables de faire pivoter leur tête à 360° pour une meilleure visibilité dans l’obscurité.

​

Malgré leur importance dans les écosystèmes, la survie des tarsiers dans la nature est confrontée à plusieurs menaces. Victimes de la fragmentation de l'habitat dues à la déforestation, aux activités minières et au développement urbain, les tarsiers sont aussi menacés par le commerce illégal et la chasse. 

​

De nombreuses organisations et communautés locales travaillent ensemble pour établir des zones protégées et appliquer les réglementations visant à prévenir la destruction de l'habitat et les activités illégales. Ces initiatives de conservation visent à promouvoir des pratiques durables qui profitent à la fois aux Tarsiers et aux populations locales vivant à leurs côtés.

​Les loris lents (Nycticebus) sont des primates strepsirrhiniens appartenant à la famille des lorsidés. 

 

Seuls primates vénéneux au monde, l’une des particularités de ces petits mammifères réside en effet dans leur système de défense. Lorsqu’ils sont menacés par un prédateur, ou pour attaquer une proie, les glandes de leurs coudes vont sécréter un poison qu’ils vont lécher, mélanger à leur salive et injecter par morsure.

​

​Les loris lents possèdent également des caractéristiques morphologiques adaptées à la vie nocturne et arboricole. Si leurs longs doigts et pouces opposables leur permettent de s'agripper aux branches avec force, ils se déplacent lentement et sont, à la différence de leurs cousins galagos, incapables de sauter.

​

​On sait peu de choses sur la structure sociale des loris lents, mais ils passent généralement la majeure partie de la nuit à se nourrir seuls. Les domaines vitaux des adultes peuvent se chevaucher de manière significative, et ceux des mâles sont généralement plus grands que ceux des femelles.

​

Sur les 11 espèces de loris présentes exclusivement en Asie, 7 d’entre-elles vivent dans les forêts d’Indonésie. Victimes du braconnage et de la fragmentation des habitats, les loris lents sont aujourd’hui en voie de disparition et classés sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

​

Leur prétendue capacité à éloigner les mauvais esprits ou à guérir les blessures, ont popularisé leur utilisation en médecine traditionnelle asiatique. Malgré les lois locales interdisant le commerce des loris lents, ainsi que leur protection par l'annexe I de la CITES, de nombreux loris lents sont vendus sur les marchés noirs partout en Asie.

LORIS LENTS,

LES STREPSIRRHINIENS NOCTAMBULES

bottom of page